(et éviter que ça recommence ... )
Si vous avez survécu à une crise cardiaque, ces lignes sont capitales : car vous le savez, le risque de refaire un infarctus est important. Il est urgent de mettre en place un vrai programme naturel pour retrouver un coeur en pleine santé.
On compte chaque année, en France, 110 000 à 120 000 infarctus du myocarde. Selon l'OMS, c'est la première cause de décès au monde. Si la vitesse d'intervention des secours est primordiale pour réduire le nombre de morts, on estime que 10% des victimes décèdent encore dans !'heure qui suit l'infarctus. Et le taux de mortalité à un an reste de 15 %.
D'où l'importance de prendre soin de son palpitant pour se prémunir d'un nouvel accident !
Le coeur est un muscle (appelé myocarde) dont le rôle est de propulser le sang dans tout le corps. Son activité ne cesse jamais, de la naissance jusqu'à la mort.
Le coeur possède quatre cavités séparées (deux oreillettes et deux ventricules) : le sang veineux (pauvre en oxygène et riche en gaz carbonique) arrive au coeur dans l'oreillette droite, en provenance de tout l'organisme. Il passe ensuite dans le ventricule droit pour être envoyé vers les poumons où il se débarrasse du gaz carbonique et se charge en oxygène. Il revient ensuite au coeur par l'oreillette gauche avant de pénétrer dans le ventricule gauche qui l'éjecte vers l'aorte. C'est ainsi que tout l'organisme est alimenté en oxygène.
Ce cycle recommence au rythme des battements cardiaques, en moyenne 70 fois par minute, soit 3 milliards de fois au cours d'une vie.
Le coeur lui-même a besoin d'oxygène pour fonctionner, et pour cela il est vascularisé par les artères coronaires (le sang qui afflue dans ses cavités ne suffit pas à couvrir ses besoins). Si une artère coronaire est obstruée (à cause d'un caillot sanguin) et que le sang ne parvient plus à passer suffisamment, les cellules du coeur en aval de l'obstruction ne reçoivent plus assez d'oxygène et finissent par mourir : c'est l'infarctus du myocarde.
17 % de risque de refaire un infarctus
Devant des signes évocateurs d'infarctus, il est urgent d'agir. Il faut impérativement explorer les artères coronaires pour les déboucher si nécessaire.
Nous ne détaillerons pas la prise en charge initiale de l'infarctus du myocarde, qui est bien codifiée (examen clinique, électrocardiogramme, bilan sanguin, coronarographie, dilatation coronaire avec stent ou pontage, médicaments administrés en urgence). À ce stade aigu, le plus important est que le malade appelle très vite les secours d'urgence (SAMU en contactant le 15, pompiers en contactant le 17 en France. Ou le 112, le numéro d'appel d'urgence européen).
Mais une fois passée la phase aiguë, l'attitude du patient sera déterminante pour le pronostic vital. Une nouvelle vie commence pour lui avec parfois des séquelles, et toujours la peur de la récidive. Alors, comment vivre après un infarctus et comment faire pour se prémunir d'un nouvel accident ?
Outre un traitement à vie prescrit par le cardiologue (comportant actuellement au minimum de l'aspirine à effet anti-agrégant plaquettaire et une statine pour faire baisser le taux de cholestérol), c'est tout un mode de vie qu'il va falloir modifier en profondeur pour éviter la récidive qui constitue le risque principal après un infarctus.
D'où l'éducation thérapeutique systématique mise en place par le corps médical au décours d'un infarctus, lors d'une hospitalisation en service de réadaptation cardiaque.
Le patient va apprendre un mode de vie protecteur qui, s'il était suivi dès le plus jeune âge, rendrait infime le risque d'infarctus.
1 personne sur 7 fera une récidive dans l'année qui suit l'infarctus
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Philippe, 52 ans, avait un père cardiaque : il cumule les risques malgré lui
Parmi les facteurs qui favorisent la maladie coronaire, certains sont indépendants de notre mode de vie. Et contre ceux-là il est malheureusement difficile d'agir.
C'est le cas de Philippe dont le père a fait un infarctus à 48 ans.
Le sexe : la maladie coronaire est trois fois plus fréquente chez l'homme que chez la femme, et avant 50 ans elle est presque exclusivement masculine. La femme est rarement touchée avant 50 ans sauf en cas de tabagisme, surtout s'il est associé à une contraception hormonale.
L'âge : la maladie coronaire est surtout fréquente à partir de 50 ans, même si l'on constate de plus en plus d'hommes atteints entre 30 et 40 ans.
L'hérédité : il existe dans certaines familles une fréquence exceptionnellement grande de maladies coronaires. Plus généralement, le risque d'infarctus est augmenté si un membre de la famille proche du malade (père, mère, frère ou soeur) a été atteint d'une maladie cardiovasculaire à un âge précoce (accident vasculaire cérébral avant 45 ans, infarctus du myocarde ou mort subite du père ou d'un frère avant 55 ans, de la mère ou de la soeur avant 65 ans).
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Continuez ... et courez droit à la crise cardiaque
Parmi les facteurs qui favorisent la maladie coronaire, on distingue ceux sur lesquels nous ne pouvons rien et ceux, les plus importants, sur lesquels nous pouvons agir puissamment. Ces derniers dépendent de notre mode de vie, de nos habitudes et de nos travers.
Le tabac : le risque inutile
Toutes les études montrent que la consommation de tabac est extrêmement nocive, favorisant l'apparition des cancers et des maladies cardiovasculaires. On estime que 40 % des patients qui ont fait un infarctus du myocarde étaient des fumeurs. Les fumeurs réguliers ont un risque d'accident cardiovasculaire trois fois plus élevé que la moyenne.
La consommation de tabac est d'autant plus dangereuse qu'elle est commencée jeune, que la fumée est inhalée, que les cigarettes sont plus riches en nicotine, et que le nombre de cigarettes consommées est plus grand (le risque de maladie coronarienne est multiplié par 2,5 pour 20 cigarettes par jour et par 5 pour 40 cigarettes par jour par rapport à un non-fumeur).
Le taux de rechute est beaucoup plus élevé chez ceux qui continuent de fumer.
La nicotine augmente la fréquence cardiaque et la pression artérielle, et donc le travail imposé au coeur. Elle favorise les trois mécanismes de la maladie coronaire : l'athérome, la thrombose et le spasme.
Le tabac agit également par l'intermédiaire de l'oxyde de carbone, qui diminue les capacités de transport en oxygène des globules rouges et donc l'oxygénation générale de l'organisme.
Enfin, le tabagisme favorise et pérennise une inflammation chronique de tout l'organisme.
Le tabagisme doit être arrêté totalement et définitivement : il est préférable de stopper brutalement plutôt que de tenter de diminuer progressivement la consommation, car elle repart toujours à la hausse. Bien sûr, il est le plus souvent très difficile d'arrêter de fumer et il n'existe pas une méthode miracle efficace chez tout le monde.
Si votre volonté et votre motivation ne suffisent pas, n'hésitez pas à vous faire aider par tous les moyens (consultation antitabac, hypnose, acupuncture, auriculothérapie). Sachez bien que votre vie en dépend.
L'hypertension artérielle : faites baisser la pression
La pression artérielle normale est définie par une pression systolique (pression maximale au moment où le coeur se contracte) inférieure à 120 mmHg ET une pression diastolique (pression minimale au moment où le coeur se relâche) inférieure à 80 mmHg.
Si la pression artérielle est supérieure à 140/90 mmHg à plusieurs reprises, chez un sujet allongé depuis plusieurs minutes, on parle d'hypertension artérielle. Tout récemment, les spécialistes américains (congrès de l'American Heart Association 2017) ont abaissé ce seuil et parlent d'hypertension à partir de 130/80.
Plus la pression artérielle dépasse le seuil de 120/80, plus le risque pour la santé augmente.
L'hypertension artérielle est un facteur de risque majeur de maladie coronarienne. Malheureusement son dépistage, bien que simple, n'est pas toujours fait assez tôt. Ainsi la moitié des hypertendus ne savent pas qu'ils le sont, la moitié de ceux qui le savent ne se soignent pas, et la moitié de ceux qui se traitent ne parviennent pas à normaliser leur tension ! Pourtant, plus l'hypertension artérielle est traitée précocement, plus vous diminuez ses risques.
Après un accident cardiaque, le contrôle de la tension artérielle est impératif et doit être surveillé. Si les moyens naturels ne parviennent pas à contrôler la tension, la prise de médicaments est indispensable.
Faire baisser sa tension artérielle est une urgence vitale après un premier infarctus
Le diabète
C'est un trouble du métabolisme glucidique se traduisant notamment par une élévation anormale du taux de sucre dans le sang.
On distingue deux types de diabète :
• Le diabète de type 1 dû à une carence en insuline et qui nécessite toujours des injections d'insuline.
• Le diabète de type 2 avec surcharge pondérale (appelé diabète gras) correspondant au contraire à une sécrétion en excès et inadaptée d'insuline.
Il existe aussi un état appelé pré-diabète où la personne a une glycémie à jeun normale mais une mauvaise tolérance aux sucres, avec une glycémie qui augmente de façon anormale après ingestion de glucides. Cet état particulier peut se dépister par un examen appelé hyperglycémie provoquée orale (on étudie la courbe d'hyperglycémie provoquée à jeun par l'absorption d'une quantité précise de glucose).
Là encore, si les moyens naturels ne parviennent pas à contrôler le diabète, la prise de médicaments est indispensable.
Cholestérol : démêlez le vrai du faux
Rappelons tout d'abord que le cholestérol n'est pas une substance toxique mais est une molécule utile. Tout comme l'eau, il est indispensable à la vie :
• Il est présent au niveau de chaque cellule où il participe à la synthèse de ses membranes.
• Il est nécessaire à la fabrication de certaines hormones : cortisol, DHEA, hormones sexuelles et vitamine D.
• Il contribue également à la production énergétique. Le cholestérol est un lipide (une graisse) apporté par l'alimentation pour un quart, et fabriqué par le foie pour les trois-quarts. Étant insoluble dans le sang, il fait appel à des transporteurs spécifiques appelés lipoprotéines.
Il y a un seul cholestérol mais deux types de lipoprotéines :
- Les HDL (High Density Lipoproteins) qui récupèrent le cholestérol en excès dans les tissus et le ramènent au foie où il est transformé avant d'être éliminé.
- Les LDL (Low Density Lipoproteins) qui transportent le cholestérol provenant des aliments et du foie vers toutes les cellules.
Depuis environ soixante ans, le cholestérol est considéré par le corps médical comme un facteur majeur de risque cardiovasculaire. C'est pourquoi le cholestérol lié aux HDL (HDL-C), qui quitte les tissus et notamment les artères, est appelé « bon cholestérol », alors que le cholestérol lié aux LDL (LDL-C), qui est apporté aux artères, est appelé « mauvais cholestérol ».
Les recommandations de la Société Européenne de Cardiologie concernant le traitement hypolipémiant dans les suites d'un syndrome coronaire aigu (SCA) sont les suivantes :
• Le patient doit recevoir une statine de forte intensité (atorvastatine 40-80 mg ou rosuvastatine 20-40 mg), quel que soit le niveau de LDL cholestérol.
• La statine doit être introduite le plus tôt possible après un SCA et maintenue au long cours.
• Il faut cibler une valeur de LDL-C inférieure à 70 mg/dL sous traitement.
• Si la valeur cible de LDL-C n'est pas atteinte avec une statine à dose maximum tolérée, ou en cas d'intolérance aux statines, il faut associer l'ezetimibe (un inhibiteur de l'absorption intestinale du cholestérol) et éventuellement un inhibiteur du PCSK9 (protéine qui ralentit le captage et la dégradation du LDL-C par le foie).
Pour les auteurs de ces recommandations, l'efficacité de la réduction du LDL cholestérol en prévention secondaire aurait été largement démontrée avec les statines. L'arrêt des statines augmenterait de 26 % l'incidence des infarctus et de 18 % la mortalité cardiovasculaire.
Il existe toutefois une large controverse au sujet de la réalité de l'efficacité et de la sécurité des statines telle qu'elle est établie par les études sponsorisées par l'industrie pharmaceutique. Depuis que des règles strictes ont été établies dans la conduite et la publication des études scientifiques (2005-2006), aucune publication n'a retrouvé d'efficacité des statines en prévention secondaire de l'infarctus.
Evitez une nouvelle crise cardiaque
Une fois les facteurs de risque d'infarctus identifiés, il faut agir sur les attitudes qui l'ont favorisé ... et changer au plus vite ses mauvaises habitudes pour éviter la récidive.
1. L'activité physique : musclez votre cœur
L'absence d'activité physique régulière favorise les maladies cardiovasculaires, et bien souvent les personnes ayant fait un infarctus n'en pratiquaient aucune.
Au décours de l'infarctus du myocarde, la réadaptation à l'effort est indispensable dans tous les cas, notamment avant la reprise d'une activité professionnelle. Elle peut se faire en venant plusieurs fois par semaine à l'hôpital ou en étant admis dans un centre de réadaptation spécialisé pendant quelques semaines.
Un programme d'entraînement physique comportant des exercices d'intensité progressive vous sera proposé, parfois dès la deuxième semaine après l'infarctus, associant gymnastique, vélo, tapis roulant (sous surveillance continue de l'électrocardiogramme si besoin).
Au rythme de trois séances par semaine au minimum (et au mieux 30 minutes tous les jours), cette réadaptation vous permettra d'acquérir une condition physique bien souvent supérieure à celle que vous aviez avant votre accident cardiaque.
L'exercice physique régulier adapté à vos possibilités, sans jamais dépasser vos limites, va diminuer le travail de votre coeur dans la vie quotidienne en abaissant la fréquence cardiaque au repos. Et pour un même effort, après entraînement, la fréquence cardiaque augmentera beaucoup moins.
Or la fréquence cardiaque est un facteur majeur déterminant les besoins en oxygène du myocarde. C'est l'une des raisons pour lesquelles l'activité physique régulière fait partie intégrante du traitement de l'insuffisance coronaire. Elle diminue le risque de récidive d'infarctus et abaisse la mortalité d'au moins 25 %.
Cette réadaptation cardiaque à l'effort vous permettra de bien connaître vos limites et de retrouver au plus tôt une vie normale, sur le plan professionnel et personnel.
Ultérieurement, le bénéfice de cette réadaptation doit impérativement être entretenu par un entraînement physique régulier, au minimum trois fois par semaine et durant une demi-heure.
L'activité physique doit être une activité d'«endurance», pratiquée sans blocage respiratoire et sans augmentation intense de la fréquence cardiaque. Elle permet ainsi d'améliorer les capacités cardiovasculaires sans imposer d'efforts trop violents au coeur.
Quelles activités physiques pratiquer ?
• La marche est l'activité physique la plus simple à pratiquer : pas besoin de matériel à part des chaussures, pas d'inscription à un club, pas d'horaire à respecter. .. L'effort fourni peut être facilement dosé et doit être suffisant en durée et en intensité. L'augmentation de l'activité doit être progressive au cours de la même séance et d'une séance à l'autre.
• La course à pied nécessite des efforts plus importants et ne doit pas être débutée avant d'avoir pratiqué de nombreuses séances de marche rapide, et toujours après accord du cardiologue. Il est important de toujours demeurer en « aisance respiratoire », c'est-à-dire d'être capable de parler en courant.
• Le cyclisme : le vélo d'appartement est un excellent exercice qui souvent a déjà débuté pendant la phase de réadaptation cardiaque. L'effort est facile à doser et il est praticable par tout temps et en toute sécurité. Avant de pratiquer le vélo en extérieur, l'autorisation du cardiologue est indispensable car les limites de tolérance peuvent être vite atteintes (vent froid, côtes…).
• La natation, en évitant l'eau froide.
• Les exercices de gymnastique et de musculation (avec ou sans appareils) permettent de développer et d'entretenir le système rnusculo-articulaire.
• La danse est une activité ludique et conviviale qui peut séduire les plus réfractaires au sport : elle permet de travailler souplesse, coordination et souffle. Des cours de tango sont ainsi dispensés dans certains services de réadaptation cardiaque.
Les activités physiques à éviter.
Tous les sports imposant des efforts courts et intenses sont à éviter en phase de réadaptation mais peuvent être autorisés ultérieurement par le cardiologue en fonction des lésions des artères coronaires et de l'état du muscle cardiaque (tennis, ski…).
2. Apprenez à respirer
Des séances de kinésithérapie respiratoire enseignant la respiration abdominale, indispensables s'il y a eu une intervention chirurgicale (pontage coronaire), complètent utilement le programme de réadaptation à l'effort pour permettre une récupération maximum de la capacité respiratoire.
La surcharge pondérale
Qu'il s'agisse d'un simple excès de poids ou d'une véritable obésité, la surcharge pondérale n'est pas reconnue comme un facteur de risque coronarien si elle est isolée (c'est-à-dire qu'elle ne s'accompagne pas d'une autre anomalie comme le diabète ou l'hypertension). Ce n'est pas le surpoids en lui-même qui favorise l'infarctus, mais le mode de vie qui conduit au surpoids (alimentation toxique et sédentarité).
Il existe de nombreuses formules pour calculer le poids « idéal » d'une personne, la plus connue étant l'IMC (indice de masse corporelle), mais il faut l'interpréter avec précaution. On peut prendre comme repère de poids « idéal », celui que l'on avait à 20 ans, tout en sachant que ce concept est vague et imprécis.
L'adoption d'une alimentation saine et d'une activité physique régulière permettent une perte de poids progressive et durable, contrairement aux régimes restrictifs de courte durée qui sont à bannir car inefficaces à long terme et parfois toxiques. L'aide d'un professionnel de santé qui vous aidera à dépister vos erreurs alimentaires est très utile.
Bien manger après un infarctus
Beaucoup de conseils sont donnés aux malades, notamment au cours d'ateliers qui ont lieu pendant la phase de convalescence.
Le message général délivré est de manger équilibré, moins gras et moins salé. Rentrons dans les détails à la lumière des publications scientifiques ...
Après un infarctus, revoir son alimentation est indispensable
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Acides gras saturés : de quoi parle-t-on ?
Un acide gras saturé est un acide gras dont chaque atome de carbone porte le maximum d'atomes d'hydrogène possible. On ne peut lui en ajouter, c'est pourquoi il est dit saturé.
Les acides gras saturés proviennent surtout du règne animal (produits laitiers, viande), mais on les trouve également dans certains produits végétaux (huile de coco, huile de palme). Il faut également savoir que le corps peut produire des acides gras à partir des glucides et transformer n'importe quel acide gras en acide gras saturé en fonction de ses besoins.
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Faut-il manger moins gras ?
On explique aux malades que l'ennemi principal des victimes d'infarctus, c'est le gras, et qu'il faut limiter au maximum les graisses saturées.
Pourtant, ni les études épidémiologiques, ni les études d'intervention n'ont retrouvé que les acides gras saturés favorisaient les maladies cardiovasculaires.
Tout récemment, l'étude PURE (l'une des plus vastes études d'observation jamais menées dans le domaine de la nutrition) n'a retrouvé aucune association entre la consommation totale de graisses et la mortalité cardiovasculaire, mais au contraire une relation inverse entre consommation de graisses saturées et accident vasculaire cérébral, et une relation inverse entre consommation de graisses saturées et mortalité totale.
Rappelons à ce propos que la recommandation de supprimer le beurre ou les oeufs chez un coronarien n'est soutenue par aucune étude scientifique. Quant au chocolat noir, malgré sa richesse en acide stéarique et en acide palmitique (deux acides gras saturés), il est prouvé qu'il réduit significativement le risque de maladie cardiovasculaire.
Notre alimentation comporte aussi des acides gras insaturés (c'est-à-dire comprenant au moins une double liaison carbone-carbone et pouvant donc fixer des atomes d'hydrogène, d'où leur nom). Parmi ceux-ci, on distingue les acides gras « cis » et les acides gras « trans » qui diffèrent par leur géométrie spatiale et leurs propriétés chimiques.
Oeuf et avocat : 2 bonnes sources d'omégas 3
Dans la nature, on trouve surtout des acides gras cis ( dont les acides gras oméga-3 et oméga-6). Les acides gras trans sont soit d'origine naturelle (laitages, graisse et viande de ruminants), soit surtout d'origine technologique (aliments industriels transformés, viennoiseries, charcuterie), soit enfin produits lors des fritures.
Les études épidémiologiques ont montré une relation certaine entre la consommation d'acide gras trans provenant des huiles hydrogénées et les maladies cardiovasculaires, alors qu'aucune augmentation du risque cardiovasculaire n'a été mise en évidence avec la consommation d'acides gras trans d'origine naturelle.
L'interdiction des acides gras trans d'origine artificielle a été décidée aux États-Unis pour juin 2018.
Il apparaît ainsi clairement aujourd'hui dans la littérature scientifique que ce n'est pas la quantité des graisses ingérées qui est nuisible à la santé mais le type de ces graisses et le déséquilibre grandissant entre certaines graisses que nous consommons en trop grandes quantités (acides gras trans et oméga-6) et d'autres catégories que nous ne consommons pas suffisamment (oméga-3).
Les acides gras oméga-3 ont un effet préventif sur les maladies cardiovasculaires car ils réduisent le taux de triglycérides, diminuent l'agrégation plaquettaire et l'inflammation. Les acides gras oméga-6 en excès favorisent l'inflammation et augmentent le risque d'infarctus.
Toutes les matières grasses ne sont donc pas à bannir. Il suffit de sélectionner celles qui sont bonnes pour l'organisme et de réduire celles qui le sont moins. Vous trouverez les bons acides gras dans le poisson (surtout les petits poissons gras : sardines, harengs, maquereaux), les oeufs, l'avocat, les graines, les oléagineux (noix, noisettes, amandes…), les huiles d'olive et de colza.
3. Ce très mauvais sucre
L'étude PURE indique aussi une relation positive entre la consommation de glucides et la mortalité toutes causes. Or lorsqu'on mange moins gras, on a tendance à manger plus sucré et il a été montré que la substitution des graisses saturées par des glucides à index glycémique élevé augmente le risque coronarien.
Des chercheurs de l'Université de Leicester ont montré que le glucose a un effet physiologique important sur le fonctionnement normal du système cardiovasculaire, et qu'une glycémie élevée augmente la réponse contractile des muscles lisses vasculaires.
Ainsi, l'ensemble des données scientifiques disponibles permet de recommander aux patients de limiter les apports glucidiques à 50 % des apports énergétiques, en privilégiant les glucides à faible index glycémique.
4. L'importance des légumes et des fruits
La consommation de fruits et légumes est associée à une diminution du risque de maladies cardiovasculaires. Dans l'étude EPIC, à chaque portion supplémentaire de fruits et légumes (80 à 100 g), le risque d'infarctus fatal diminue de 4 % sur une période de 10 ans.
Les fruits et légumes contiennent de très nombreux nutriments bénéfiques pour la santé en général, et cardiovasculaire en particulier. Ces substances sont modifiées dans le tube digestif et interagissent entre elles ainsi qu'avec les autres aliments, si bien qu'il est peu pertinent d'attribuer un rôle spécifique, voire unique, à chacune d'entre elles.
Leur richesse en fibres, vitamines, minéraux, caroténoïdes, polyphénols, oméga-3 ... explique qu'ils sont essentiels à la prévention des maladies cardiovasculaires et doivent être consommés abondamment (à l'exception des pommes de terre, patates douces et ignames qui sont riches en amidon, donc en sucre). Aucun complément alimentaire ne peut apporter tous les bienfaits d'une alimentation riche et variée en fruits et légumes.
Chaque repas devrait comporter une large part de légumes colorés occupant la moitié de l'assiette. La qualité des produits consommés est bien sûr essentielle et il est important de privilégier les produits frais et de culture biologique qui sont plus riches en nutriments et moins chargés de pesticides.
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« l'Étude de Lyon » ou les vertus du régime méditerranéen
À la fin des années 1980, le docteur de Lorgeril conduit un essai clinique avec l'INSERM à Lyon. Il a pour origine l'observation de deux populations distinctes qui présentent un risque très faible d'infarctus et d'AVC: les Japonais et les Méditerranéens. Pour des raisons culturelles alimentaires, l'essai clinique se focalisera sur le régime méditerranéen.
Le Dr de Lorgeril et son équipe ont prescrit un régime alimentaire méditerranéen à 300 personnes ayant fait un infarctus du myocarde. Après 27 mois de suivi, ils ont observé une réduction de 73 % des décès cardiaques par rapport à un groupe témoin qui ne suivait pas ces recommandations nutritionnelles.
Outre leur alimentation, il a été mis en évidence que les Crétois avaient un mode de vie (c'est beaucoup moins vrai aujourd'hui) qui présentait également de sérieux avantages en termes de santé : une activité physique importante en plein air, une bonne exposition au soleil (pourvoyeuse de vitamine D) et une faible exposition à la pollution.
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5. Les bienfaits du régime méditerranéen
Le régime dit « méditerranéen » ou « crétois » est l'alimentation qui prévient le mieux les maladies cardiovasculaires (avec le « régime Okinawa »). Ce régime se caractérise par l'utilisation de produits bruts (non industriels) de saison, la consommation régulière de produits céréaliers complets, de fruits, légumes et légumineuses, de poissons et d'huile d'olive comme matière grasse principale, l'utilisation abondante d'ail, oignon et aromates ainsi que par la consommation modérée de vin rouge (pas plus de deux verres par jour pour un homme, un verre pour une femme) et par la consommation limitée d'aliments sucrés et de viande rouge. Ce régime permet un apport important en oméga-3 et un bon équilibre entre oméga-3 et oméga-6.
Évitez les produits transformés et cuisinez maison !
6. Limitez la consommation de sel
L'excès de sel favorise les maladies cardiovasculaires par plusieurs mécanismes (acidose et hypertension artérielle). L'idéal est de ne pas dépasser 5 g de sel par jour.
Pour ne pas dépasser ce chiffre, cuisinez avec peu de sel, sans en rajouter dans votre assiette. Limitez au maximum la consommation de charcuteries, viandes et poissons fumés, fromages, biscuits apéritifs, plats préparés, pâtisseries et viennoiseries.
7. Dépistez l'apnée du sommeil
Le syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAOS), qui se caractérise par la survenue pendant le sommeil d'épisodes répétés d'interruptions (apnées) ou de réductions significatives (hypopnées) de la ventilation pendant plus de 10 secondes, touche 1 à 3 millions de Français. Le syndrome d'apnées du sommeil est une cause d'hypertension artérielle, d'AVC et d'infarctus du myocarde.
Ronflements, arrêts respiratoires décrits par l'entourage, réveils nocturnes fréquents, sommeil non récupérateur, somnolence au cours de la journée, maux de tête le matin, irritabilité, dépression, manque d'énergie doivent vous alerter et vous amener à consulter. Un enregistrement de votre respiration pendant le sommeil (polysomnographie) permettra de faire le diagnostic. Le traitement fait appel à un dispositif nocturne de ventilation en pression positive.
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Faites surveiller vos dents !
Un mauvais état bucco-dentaire (caries, parodontite, dents entartrées) est un facteur de risque cardiovasculaire. En effet, les bactéries présentes dans la bouche peuvent pénétrer dans la circulation sanguine et affecter le système cardiovasculaire. Pour protéger votre coeur et vos artères, voyez régulièrement votre dentiste pour dépister et faire soigner d'éventuelles caries ou affections des gencives et faites-vous faire au moins un détartrage par an.
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8. Apprenez à gérer votre stress
Les sources de stress sont très nombreuses : bruit, surmenage, conflits professionnels ou familiaux ... Mais le profil psychologique du sujet a un rôle au moins aussi important : les anxieux et les perfectionnistes sont beaucoup plus soumis au stress que les optimistes indifférents !
Le stress est reconnu comme un facteur de risque majeur de maladie coronaire, et après un premier infarctus l'angoisse de la récidive, la peur de la mort et le sentiment d'être perdu devant les nouvelles habitudes à prendre (traitements quotidiens, activité physique, alimentation modifiée…) peuvent conduire à un véritable état de stress post-traumatique. Le soutien d'un psychologue est alors très utile (les psychologues font partie intégrante de l'équipe qui prend en charge les patients dans les services de réadaptation cardiaque).
Il est indispensable après un accident cardiaque d'apprendre à gérer son stress car un état de stress chronique, l'angoisse et la dépression aggravent le pronostic alors que l'esprit positif et les sentiments d'amour l'améliorent. Pour cela de très nombreuses possibilités s'offrent à vous : activités ludiques, respiration consciente, cohérence cardiaque, méditation, Tai chi, Qi gong, Yoga ... Le simple fait de s'occuper d'un animal peut réduire le risque de rechute de plus de 30 %.
Patients et médecins négligent trop souvent la gestion du stress dans la prise en charge des maladies cardiaques.
9. Les bienfaits du sommeil
Une durée insuffisante de sommeil est associée à une augmentation des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires : surpoids, hypertension, diabète, hypercholestérolémie, irritabilité, stress. Plusieurs études ont montré qu'une durée de sommeil inférieure à 6 heures favorisait la survenue d'un infarctus du myocarde. Il est donc très important de dormir au moins 6 heures par nuit, et pour cela une alimentation saine, une activité physique quotidienne, les pratiques « antistress » énumérées plus haut constituent de solides atouts.
Le manque de sommeil augmente le risque de récidive
10. Les compléments alimentaires post-infarctus
Plusieurs compléments alimentaires peuvent être conseillés après un infarctus, mais ils ne doivent jamais être une alternative aux règles essentielles d'hygiène de vie que nous avons détaillées. Je développerai ici seulement les compléments qui restent à mon avis nécessaires même si vous suivez scrupuleusement une diète méditerranéenne.
La vitamine D
Un déficit sévère en vitamine D est associé à un risque accru de maladie coronarienne.
Dans une étude américaine de l'Université Harvard, les résultats, obtenus auprès de 1350 hommes suivis pendant dix ans ont montré que les participants qui avaient un taux de vitamine D inférieur à 15 ng/ml étaient 2,4 fois plus à risque de subir un infarctus du myocarde, fatal ou non, que ceux dont le taux sanguin était supérieur à 30 ng/ml.
Chaque augmentation de 1 ng/ml de vitamine D dans le sang se traduisait par une diminution de 2,1 % du risque d'infarctus et de 4,3 % du risque d'infarctus fatal.
Il est ainsi clairement établi que la carence en vitamine D constitue un facteur de risque indépendant de cardiopathie. Pourtant il est encore rare aujourd'hui que les cardiologues en prescrivent aux patients ayant eu un infarctus.
Les apports alimentaires (poissons, oeufs, beurre) étant faibles, c'est surtout grâce à l'exposition au soleil que notre corps produit de la vitamine D par action des UVB sur la peau. Sous nos latitudes, cette synthèse cutanée est le plus souvent insuffisante et ce n'est que par la supplémentation que l'on peut éviter un déficit. Prenez une supplémentation en vitamine D3 (au minimum 3000 UI par jour) pour atteindre un taux sanguin de 25(OH)D supérieur à 100 nmol/L.
Les apports alimentaires en vitamine D sont naturellement trop faibles
Le magnésium
Une faible consommation de magnésium est associée à un taux plus élevé de Protéine C Reactive (marqueur de l'inflammation) et augmente le risque de développer une maladie cardiovasculaire.
Un déficit en magnésium favorise le stress oxydatif, responsable d'une altération des cellules endothéliales (cellules de la paroi des vaisseaux sanguins) par vieillissement prématuré, la peroxydation des lipoprotéines, et induit une réponse inflammatoire, tous ces éléments favorisant le développement de l'athérosclérose.
À l'inverse, on a montré que le magnésium diminue l'inflammation, le stress oxydatif et les dysfonctionnements endothéliaux. Il contribue également à réduire l'agrégation plaquettaire. Ainsi, 100 mg/j de magnésium réduisent de 22 % le risque d'infarctus.
L'alimentation industrielle moderne a un retentissement important sur les apports en magnésium, rendant fréquentes les carences d'apport. Ainsi, on estime qu'environ 70 % des Français ont un apport en magnésium inférieur à celui recommandé (450 mg/j chez l'adulte).
Légumes verts, amandes, noix du Brésil, sarrasin sont riches en magnésium et leur consommation régulière vous mettra à l'abri d'un déficit.
En cas de supplémentation (500 mg/j), préférez les formes malate, citrate, glycinate ou glycérophosphate. En cas d'insuffisance rénale, demandez conseil à votre médecin.
Les acides gras oméga-3
Les effets bénéfiques sur la santé cardiaque de la consommation d'huile de poisson et des acides gras oméga-3 qu'elle contient sont bien documentés depuis plus de trente ans. Les personnes consommant davantage d'oméga-3 ont moins de risque de développer une maladie cardiovasculaire ou d'en mourir que celles qui en consomment peu.
En prévention secondaire après un infarctus, les études sont discordantes mais penchent en faveur d'une supplémentation en oméga-3, en conjonction avec les traitements classiques. On peut raisonnablement conseiller la prise de 1 g par jour d'un mélange EPA (acide eicosapentaénoïque) et DRA (acide docosahexaénoïque) en complément d'une diète méditerranéenne.
La vitamine C
Un déficit en vitamine C est à l'origine de lésions microscopiques dans les cellules composant la paroi vasculaire. Secondairement, le cholestérol et les lipoprotéines pénètrent la paroi vasculaire pour réparer ces lésions. Parmi ces lipoprotéines, la lipoprotéine (a) est la plus abondante (bien plus que le LDL) et les animaux qui produisent de la vitamine C ne produisent pas de lipoprotéine (a). En cas de déficit chronique en vitamine C, ce mécanisme de réparation artérielle est continu et conduit, année après année, aux lésions d'athérosclérose.
L'être humain a perdu au cours de l'évolution sa capacité à fabriquer la vitamine C qui doit être apportée par l'alimentation. Une alimentation saine à base de légumes et de fruits frais biologiques apporte non seulement de la vitamine C, mais aussi de nombreux autres nutriments indispensables à la santé.
Toutefois, la pollution de notre environnement et le stress de la vie moderne augmentent nos besoins alors que la teneur en vitamine C de notre nourriture est en constante diminution (culture intensive, agrochimie, cueillette trop précoce, stockage en entrepôts réfrigérés, irradiation des produits conservés, maturation de fruits par chauffage au gaz).
Une supplémentation quotidienne de vitamine C est donc souhaitable, sachant que notre organisme ne peut la stocker.
Les meilleurs spécialistes recommandent 1 à 2 g par jour en plusieurs prises.
La coenzyme Q10
Découverte en 1955, la coenzyme Q10 (CoQ10) ou ubiquinone est particulièrement importante pour la santé cardiovasculaire car directement impliquée dans la production d'énergie par la cellule.
Avec l'âge, les niveaux de CoQ10 diminuent et ces niveaux sont particulièrement faibles chez les patients atteints des maladies cardiaques les plus graves.
Une cure de CoQ10 peut être nécessaire notamment si vous prenez des statines
La prise pendant huit semaines de 300 mg/jour de CoQ10 a amélioré les fonctions endothéliales et mitochondriales chez des patients atteints d'une dysfonction ischémique du ventricule gauche.
C'est surtout chez les patients prenant des statines que la cornplérnentation en CoQ10 serait la plus utile. En effet, les statines font baisser les taux de CoQ10 d'au moins 40 % en bloquant sa synthèse et c'est un des mécanismes qui explique les douleurs musculaires fréquentes et parfois très invalidantes liées aux statines.
Posologie conseillée au long cours : 200 à 400 mg/j d'ubiquinol.
Une supplémentation en vitamine D s'impose souvent, malgré l'exposition au soleil
La vitamine K2
Plusieurs études ont montré que la vitamine K possède un rôle protecteur contre l'athérosclérose et les maladies cardiovasculaires.
Il existe un lien entre déficit en vitamine K et risque accru de calcification artérielle, et une supplémentation en vitamine K ralentit la progression de ces calcifications et réduit la perte d'élasticité des artères.
À côté de la vitamine K1 (ou phylloquinone) que l'on retrouve essentiellement dans les crucifères choux, choucroute, persil, épinards, laitue), il existe aussi la vitamine K2 MK-7 (ou ménaquinone) synthétisée par les bactéries du tractus intestinal et que l'on trouve également dans les abats, les viandes et surtout les produits fermentés (parmi lesquels le plus riche est le nattô, un aliment japonais traditionnel à base de soja fermenté).
Dix fois plus biodisponible que la vitamine K1, la vitamine K2 MK-7 est un puissant agent préventif de l'inflammation chronique, laquelle endommage silencieusement tous les organes et contribue au développement des maladies chroniques, parmi lesquelles les maladies cardiovasculaires. En plus d'inhiber la production de cytokines inflammatoires, la vitamine K2 MK-7 fixe le calcium dans les tissus où il doit normalement se trouver (les os et les dents) et le chasse des tissus mous, parmi lesquels figurent les artères.
Malheureusement, cette vitamine K2 est quasiment absente de l'alimentation occidentale moderne et une supplémentation est de ce fait très souhaitable.
Posologie recommandée : 90 micro grammes par jour de vitamine K2 MK-7 (si vous prenez un traitement anticoagulant, prenez conseil auprès de votre médecin).