En quelques secondes, le sang arrête de circuler dans le cerveau ... L'AVC, c'est la mort ou le risque d'être lourdement handicapé pour le reste de ses jours ... Plus de 140 000 personnes sont frappées chaque année en France. Mais il existe un guide naturel anti-AVC: il permet de réduire de 80 % le risque de faire un AVC. Le voici.
L'accident vasculaire cérébral (AVC), c'est tout simplement un arrêt soudain de l'irrigation sanguine d'une partie du cerveau. On parle aussi communément « d'attaque cérébrale ».
Une personne sur deux survit, mais certaines restent handicapées
On estime qu'une personne est atteinte toutes les cinq secondes dans le monde et toutes les quatre minutes en France. Sur les 140 000 personnes atteintes chaque année en France, 20 000 ont moins de 50 ans.
Un quart des personnes atteintes décède dans un délai relativement court (environ 30 000 décès par an), la moitié survit mais doit faire face à des handicaps plus ou moins importants, un quart enfin en réchappe sans séquelles.
Un bilan d'autant plus alarmant qu'environ 20 % des survivants seront victimes d'une récidive dans les cinq ans sous la forme d'un autre AVC ou d'un infarctus du myocarde.
Dans les pays économiquement développés, les AVC constituent la première cause de handicap acquis chez l'adulte, la deuxième cause de démence (après la maladie d'Alzheimer), et la troisième cause de mortalité.
Comment un AVC se déclenche-t-ll ? (et que faire ?)
L'interruption de la circulation sanguine cérébrale résulte :
• Le plus souvent (85% des cas) d'un caillot de sang qui obstrue un vaisseau. On parle alors d'AVC ischémique.
• De la rupture d'un vaisseau provoquant une hémorragie cérébrale. On parle alors d'AVC hémorragique.
Dans les deux cas, la conséquence est la même: un manque d'irrigation sanguine et donc d'oxygénation du tissu cérébral. Dans le cas de l'AVC ischémique, le caillot arrivé de la circulation périphérique prive les tissus cérébraux en aval du flux sanguin et donc d'oxygène, tandis que l'AVC hémorragique provoque un hématome dont le volume comprime les tissus cérébraux et empêche de ce fait la circulation dans la zone affectée. Des milliers de neurones privés d'oxygène mourront asphyxiés si rien n'est fait dans les heures qui suivent.
Les « mini-AVC » ne doivent pas être pris à la légère
L'accident ischémique transitoire (AIT) correspond à la réduction temporaire du flux sanguin dans une zone du cerveau. Ces « mini-AVC » se manifestent par des signes soudains mais transitoires (moins de 24 heures) : troubles de la vue, paralysie transitoire du bras, d'une main ou d'une jambe, difficultés à parler. La gravité d'un AIT ne doit pas être minimisée: elle est souvent annonciatrice d'un futur AVC (selon l’American Heart Association, le risque est dix fois plus élevé que pour une personne du même âge et du même sexe n'ayant jamais eu d'AIT).
Ces AIT constituent une urgence et doivent amener à consulter un médecin dans les plus brefs délais.
Détecter un AVC : les symptômes qui doivent vous alerter
Les symptômes les plus fréquents sont :
• Une faiblesse brutale d'un côté du corps (hémiplégie : on ne peut plus bouger une partie de son corps d'un côté). Toutes les parties du corps peuvent être touchées, mais le plus souvent il s'agit de la face, du bras, de la main et/ou de la jambe.
• Une perte de la sensibilité : engourdissement ou insensibilité d'une partie du corps.
• Une difficulté du langage : il s'agit soit d'une gêne pour articuler, soit d'une difficulté à trouver ses mots.
• Un mal de tête, inhabituel et très intense.
Chaque minute compte : appelez les secours immédiatement
Il est urgent d'appeler le 15 dès que les symptômes de I'AVC surviennent. Chaque minute perdue, ce sont deux millions de neurones détruits et une augmentation du risque de séquelles graves. Le malade doit être dirigé au plus vite (en moins de 4 heures si possible) vers un service spécialisé (unité neurovasculaire). La différence entre l'hémorragie et l'infarctus cérébral est faite rapidement grâce à l'IRM qui détecte la présence de sang en cas d'hémorragie.
Il existe plusieurs causes d'AVC ischémique et la prévention dépendra logiquement de la cause.
1. Les AVC d'origine cardiaque (20% des AVC ischémiques). Un caillot formé dans le coeur migre vers le cerveau (embolie) et bouche une artère. De nombreuses pathologies cardiaques peuvent favoriser la formation d'un caillot de sang (thrombus) dans les cavités cardiaques. La plus fréquente est la fibrillation atriale qui touche 1% de la population française, surtout après 65 ans : les oreillettes se contractent de façon anarchique avec une mauvaise vidange à chaque contraction. Le sang qui stagne dans les cavités cardiaques peut alors former un caillot. L'intervention d'un cardiologue est indispensable pour traiter cette fibrillation et empêcher les récidives.
2. Les AVC lacunaires (20% des AVC ischémiques). Dus à des lésions obstructives des petites artères du cerveau, leur cause n'est pas identifiée.
3. Les AVC dûs à l'athérosclérose (20% des AVC ischémiques). Considérés comme équivalents à l'infarctus du myocarde, leur prévention est comparable sur bien des points à celle de l'infarctus : lutte contre le tabac, l'hypertension, le diabète. Par contre, un cholestérol élevé n'est pas un facteur de risque d'AVC ischémique (il n'y a donc pas de justification scientifique à la prescription de statines pour la prévention de l'AVC ischémique).
4. Les AVC de cause inconnue (40% des AVC ischémiques). Les médecins n'en comprennent pas la cause et il est donc difficile de proposer une prévention efficace. La médecine traditionnelle chinoise propose en revanche des explications, et donc des mesures préventives et curatives, à ces AVC de cause inconnue dans la médecine occidentale (montée excessive du yang du foie, vent interne).
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Prévenir l'AVC en prenant son pouls !
La Fédération nationale France AVC et la Fondation Coeur et Artères incitent les Français à prendre régulièrement leur pouls. Un moyen simple de dépister une arythmie et donc de prévenir l'AVC. Comment faire ? Appliquez deux doigts (l'index et le majeur) au niveau de la carotide où l'on perçoit bien les pulsations artérielles. Si le rythme est irrégulier, consultez votre médecin.
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Prévention des AVC hémorragiques
Elle passe avant tout par la prévention de l'hypertension artérielle ou son traitement.
À noter qu'un cholestérol abaissé augmente le risque d'AVC hémorragique. En effet, le cholestérol structure et solidifie la paroi artérielle et un régime pauvre en cholestérol pourrait la fragiliser. Ainsi les médicaments anticholestérol (statines) augmentent le risque d'AVC hémorragique.
De même, les médicaments anticoagulants et antiplaquettaires, parfois indispensables chez un patient, augmentent le risque d'AVC hémorragique.
Enfin, une consommation excessive d'alcool augmente le risque d'AVC hémorragique.
Un mode de vie sain : le meilleur bouclier anti-AVC
Selon l 'American Heart Association, les personnes ayant de saines habitudes de vie réduisent de 80% leur risque de subir un premier AVC comparativement à celles qui négligent les facteurs de risque.
1. Avant tout, arrêtez de fumer
Le tabagisme est l'un des principaux facteurs de risque cardiovasculaire. Il favorise l'infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux, l'artérite des membres inférieurs et l'hypertension artérielle. Il n'existe pas de seuil en dessous duquel fumer soit sans risque. Le taux de mortalité est augmenté même chez les fumeurs qui fument peu. Le risque lié au tabagisme est proportionnel à la consommation de cigarettes.
La fumée de tabac contient une multitude de substances toxiques dont le monoxyde de carbone toxique pour l'endothélium vasculaire (sa dysfonction favorise les thromboses et les spasmes vasculaires) et la nicotine qui augmente la fréquence cardiaque et la pression artérielle et favorise l'athérome, la thrombose et le spasme.
Selon l'OMS, chaque année près de 5 millions de personnes meurent d'un AVC dans le monde.
2. Limitez la consommation d'alcool
Une consommation excessive d'alcool favorise l'hypertension artérielle et les AVC hémorragiques. Évitez de dépasser régulièrement deux verres de vin par jour. Les cerveaux des patients consommant plus de quatre verres par jour sont plus petits, comme atrophiés, et donnent l'impression d'être plus âgés de dix ans.
3. Mangez des fruits et des légumes (et faites le plein de potassium)
Il a été montré que si une personne mange 200 g de légumes par jour, son risque d'AVC diminue de 11% et si, en plus des légumes, elle consomme 200 g de fruits (Stroke 2014), son risque diminue de 32%.
Leur richesse en fibres, vitamines, minéraux, caroténoïdes, polyphénols, oméga-3 ... explique que fruits et légumes sont essentiels à la prévention des maladies cardiovasculaires et doivent être consommés abondamment (à l'exception des pommes de terre, patates douces et ignames qui sont riches en amidon, donc en sucre). Aucun complément alimentaire ne peut apporter tous les bienfaits d'une alimentation riche et variée en fruits et légumes. Chaque repas devrait comporter une large part de légumes colorés occupant la moitié de l'assiette.
La qualité des produits consommés est bien sûr essentielle et il est important de privilégier les produits frais et de culture biologique qui sont plus riches en nutriments et moins chargés de pesticides. Mangez aussi les fruits entiers plutôt que pressés pour en faire des jus : vous bénéficierez ainsi de leurs fibres et d'un index glycémique plus faible.
L'importance du potassium
Le remplacement de l'alimentation ancestrale, à base de fruits et légumes, par une alimentation industrielle a conduit à un effondrement des apports en potassium et à une augmentation massive des apports en sel.
Alors que l'alimentation paléolithique apportait plus de 8 g par jour de potassium, l'alimentation moderne n'en apporte que 1,5 à 3 g.
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Et vous ? Quel est votre risque ?
Pour dépister les sujets à risque d'AVC, le médecin interrogera le mode de vie du patient (alimentation, activité physique, degré de stress, environnement), mais il peut aussi s'aider de nombreux examens.
L'analyse échographique des vaisseaux du cou
Une des principales causes d'AVC est l'athérosclérose, due à une accumulation de dépôts de cholestérol et de caillots sanguins sur les parois artérielles. Une plaque d'athérome peut se détacher d'une artère du cou (carotide) et migrer vers le cerveau, entraînant ainsi un AVC.
L'intérêt majeur de ce dépistage non traumatique, très facile à réaliser, est de permettre pour les patients détectés « à risque » de mieux cerner, ou de dépister plus tôt un facteur de risque tel que l'hypertension artérielle, le diabète ou l'hypercholestérolémie et d'initier les mesures préventives (comportement alimentaire, style de vie, traitement médical spécifique) visant à retarder l'évolution de cette maladie.
Le dosage sanguin de la CRP
La CRP (C Reactive Protein) est une protéine de la phase aiguë de l'inflammation, synthétisée principalement par le foie. Marqueur précoce, sensible et spécifique de la réaction inflammatoire, son taux augmente proportionnellement à son intensité. Au-delà de 5 mg/l, il existe une inflammation dans l'organisme.
Mais la CRP est aussi un des marqueurs les plus fiables du risque cardiovasculaire. C'est pourquoi il est intéressant de la doser par une méthode « ultrasensible » permettant de détecter des taux entre 0,2 et 5 mg/l. Nous avons vu dans un article précédent sur l'inflammaging, que l'inflammation chronique de bas grade favorise toutes les pathologies.
Des valeurs de CRP supérieures à 2 mg/l sont associées à un risque augmenté d'infarctus du myocarde et d'AVC.
Le dosage sanguin de l'homocystéine
Le risque de maladie cardiovasculaire s'accroît fortement avec l'augmentation du taux sanguin d'homocystéine, lequel semble être un bien meilleur prédicteur du risque cardiovasculaire que le taux de cholestérol.
Pour certains scientifiques, le taux d'homocystéine serait un facteur de risque en soi et non un marqueur indirect du risque cardiovasculaire dont l'origine serait ailleurs. Pour d'autres auteurs, même si des taux élevés d'homocystéine ont été détectés chez des sujets atteints d'affections cardiovasculaires, la réduction des niveaux d'homocystéine ne diminuerait pas le risque cardiovasculaire ni la mortalité.
Le vieillissement et les dégénérescences du système nerveux sont aussi liées à l'augmentation du taux d'homocystéine. Selon le consensus international paru dans le Journal of Alzheimer's Disease, il existe un lien de causalité entre le taux d'homocystéine plasmatique total et la démence.
L'homocystéine est un acide aminé soufré apporté par les protéines de l'alimentation. L'homocystéine est formée durant le cycle métabolique de la méthionine, un cycle très important de l'organisme qui aboutit à la formation de donneurs de méthyl et à la réparation cellulaire. L'homocystéine participe à l'altération de la cellule endothéliale en intervenant dans la production de radicaux libres.
La question du niveau souhaitable d'homocystéine est évidemment fondamentale. Selon la Life Extension Foundation, une des principales organisations américaines de recherche et de vente de compléments alimentaires, il semble que le niveau de sécurité ne devrait pas dépasser la limite de 7 micromoles par litre (alors que la limite supérieure « officielle » est de 15 micromoles par litre). À partir de ce niveau, le risque cardiovasculaire augmenterait de 35 % toutes les 3 unités supplémentaires.
Pour prévenir ou traiter un taux élevé d'homocystéine, il suffit le plus souvent de complémenter en vitamine B6 (qui favorise le catabolisme de l'homocystéine), ainsi qu'en vitamines B9 et B12 ( qui favorisent sa transformation en méthionine).
D'autres dosages sanguins plus sophistiqués et plus précis peuvent être réalisés par des laboratoires spécialisés : statut antioxydant, statut en acides gras, dosages de cytokines ... Ces anal y ses ont probablement une place importante dans le cadre d'une consultation « anti-âge » pour dépister tôt des terrains à risque de maladies cardiovasculaires.
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À titre d'exemple, la concentration en potassium dans les légumes est 4 fois plus importante que dans le lait et 12 fois plus importante que dans les céréales.
Or la balance entre le sodium et le potassium est le point fondamental pour une bonne régulation de la tension artérielle. Le potassium a un effet inverse à celui du sodium.
L'équilibre entre le sodium et le potassium est aussi essentiel pour lutter contre l'acidité du corps : il permet le maintien de l'équilibre acido-basique, L'inversion du rapport des concentrations en sodium et en potassium dans l'alimentation joue un rôle important dans un grand nombre de maladies dites de civilisation parmi lesquelles on peut citer l'hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux, l'ostéoporose et certains cancers.
Il faut donc apporter chaque jour à notre organisme de bonnes quantités de potassium pour compenser celui que l'on perd inévitablement dans les urines et la sueur. Les besoins quotidiens (5 g/j) sont normalement couverts par une alimentation riche en fruits et légumes qui en sont les meilleures sources : si vous en mangez au moins cinq portions par jour, vous avez de bonnes chances d'atteindre l'apport minimum recommandé.
Des chercheurs du Queen's Medical Center d'Honolulu, aux États-Unis, ont suivi sur plusieurs années (4 à 8 ans) 5 600 personnes âgées de plus de 65 ans. Ils ont mesuré régulièrement leur taux de potassium dans le sang ainsi que leurs apports alimentaires de potassium. En analysant les données recueillies, ils se sont aperçus que plus le taux de potassium est bas - c'est le cas notamment des personnes qui prennent des diurétiques, plus le risque d'AVC est grand. Et la tendance est identique pour celles et ceux qui consomment peu de potassium".
Les sources de potassium sont nombreuses et permettent de réduire significativement les risques
d'AVC
L'apport alimentaire en potassium a un effet bénéfique spécifique sur le risque d'accident vasculaire cérébral. Ainsi, une augmentation de l'apport potassique de 390 mg par jour réduit de 40% la mortalité par AVC, indépendamment de tout autre facteur de risque.
À l'opposé, un apport quotidien en potassium inférieur à 1350 mg est associé à une augmentation significative du risque d'AVC.
Bien que de nombreux nutriments contenus dans les fruits et légumes (potassium, calcium, folates, polyphénols, antioxydants, fibres) puissent contribuer à leur effet bénéfique sur les maladies cardiovasculaires, il semble que le facteur essentiel soit le potassium par son effet sur la pression artérielle, l'hypertension artérielle en étant la cause majeure.
Des études expérimentales suggèrent que le potassium pourrait aussi avoir des effets inhibiteurs sur la formation de radicaux libres, sur l'adhérence des macrophages à la paroi artérielle (ce qui favorise l'athérome) et sur l'agrégation plaquettaire, tous ces facteurs contribuant à la survenue de thromboses artérielles (caillots de sang qui bouchent les artères).
D'autres études chez les animaux ont montré que le potassium pouvait réduire les dépôts de cholestérol dans l'aorte.
4. Limitez votre consommation de sel
Le sel est indispensable à l'organisme. Mais le corps humain n'a besoin que de 1 g de sel par jour. Or la quantité totale de sel apportée par l'alimentation atteint aujourd'hui en moyenne 10 g par jour, en France comme aux USA (au Paléolithique supérieur (-40 000 à -12 000 ans), la consommation de sel ne dépassait pas 1,5 à 2 g par jour !). 40% des Français en consomment même plus de 12 g par jour, alors que l'apport officiellement recommandé se situe autour de 6 g. Les trois-quarts (75%) du sel que nous consommons sont rajoutés par les industriels dans les aliments qui nous sont proposés, 15% par• les consommateurs eux mêmes et seuls 10% sont présents naturellement dans les aliments.
La majorité des consommateurs (90 à 95%) dépasse la dose de sel recommandée, même s'ils ne salent pas en cuisinant. En effet, le sel est partout: dans le pain (qui représente à lui seul 30% de notre consommation quotidienne de chlorure de sodium), le fromage, la charcuterie, les pizzas, les quiches, les soupes en brique, les conserves, les céréales du petit-déjeuner et surtout dans les plats préparés. Il est très difficile d'y échapper. Il faut donc être vigilant au moment de l'achat des aliments.
Un lien étroit a été établi entre consommation excessive de sel et complications cardiovasculaires. On constate une augmentation de la tension artérielle, des insuffisances cardiaques et des troubles du rythme cardiaque, ainsi que de la mortalité due aux accidents vasculaires cérébraux.
Le rôle du sel sur la pression artérielle est bien documenté. Plusieurs dizaines de publications rapportent des observations d'ethnies n'ayant pas accès au sel. Leur pression artérielle est basse et n'augmente pas avec l'âge.
L'étude de la migration d'une tribu du Kenya vers un environnement urbain a montré que, par rapport au groupe témoin resté dans les zones rurales, la pression artérielle s'est élevée sous l'effet de l 'augmentation de la consommation de sel et de la diminution de l'apport en potassium.
L'étude épidémiologique la plus complète à ce jour est l'étude INTERSALT qui a comparé plus de 10 000 personnes appartenant à 32 pays différents et réparties en 52 échantillons. Cette étude montre clairement que plus on consomme de sel, plus la pression artérielle augmente avec l'âge. Six grammes de sel en plus par jour ont fait monter la pression artérielle systolique de 9 mmHg en 30 ans dans l'ensemble de la population.
Une réduction de 30% de l'apport sodé (passer de 9 à 6 g de sel par jour) diminuerait la fréquence des accidents vasculaires cérébraux de 22% et celle des infarctus du myocarde de 16%. Ce qui reviendrait à sauver au moins 25 000 vies en France chaque année.
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Ne vous privez pas d'un carré de chocolat
Ne culpabilisez plus lorsque vous craquez pour un carré de chocolat (à 70% minimum). Non seulement vous satisfaites votre gourmandise mais vous faites également du bien à votre santé. Une étude suédoise menée pendant dix ans sur plus de 37 000 hommes indique que la consommation de 63 g de chocolat par semaine diminue de 17% le risque d'accident vasculaire cérébral. Cet effet bénéfique est imputé aux différents flavonoïdes (épicathéchines, cathéchines et procyanidines) contenus dans le chocolat qui sont de puissants antioxydants.
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5. Mangez du poisson
La consommation de poisson, même en petite quantité, est un bienfait pour la santé de votre système cardiovasculaire.
Le poisson est une bonne source de protéines et l'on sait qu'une alimentation riche en protéines protège contre l'accident vasculaire cérébral.
Des scientifiques chinois ont montré que les personnes qui consommaient la plus forte quantité de protéines avaient 20% de risque en moins d'avoir un AVC que les personnes qui en consommaient le moins. Avec 20 g supplémentaires de protéines par jour, la probabilité diminuait de 26%.
Les protéines animales étaient plus efficaces que les protéines végétales pour ce qui est de réduire le risque. Cependant, il est toujours recommandé de restreindre sa consommation de viande rouge qui, selon l'étude, augmente le risque d'AVC. En remplacement, la consommation de poisson s'est avérée être particulièrement bénéfique.
Le poisson et les autres animaux marins sont aussi les rares sources alimentaires d'acides gras polyinsaturées oméga-3 « à chaînes longues », indispensables à l'organisme.
Ces acides gras oméga-3 favorisent un bon état et un bon fonctionnement du coeur et des artères. Les poissons gras (sardine, maquereau, saumon, morue, etc.) sont particulièrement riches en ces acides gras oméga-3. Il est recommandé de consommer du poisson au moins deux fois par semaine pour profiter des effets bénéfiques de ces acides gras oméga-3 marins.
Une forte consommation de poisson et d'acides gras polyinsaturés oméga-3 est associée à une diminution du risque d'accident ischémique, particulièrement chez les femmes ne prenant pas régulièrement d'aspirine. Aucune corrélation n'a cependant été notée vis-à-vis des accidents hémorragiques.
6. Que penser de la viande ?
Les viandes apportent du fer et des protéines bénéfiques pour la santé. Néanmoins, leur consommation mérite d'être limitée, voire évitée, compte tenu des méthodes « modernes » d'élevage (hormones, antibiotiques, métaux lourds, pesticides).
Quelques conseils :
• Évitez la cuisson à haute température (barbecue) qui génère des composés toxiques (benzopyrènes et nitrosamines, contenus aussi dans la fumée de cigarette).
• Évitez la charcuterie, produit transformé très riche en acides gras trans.
7. Toutes les matières grasses ne sont pas à bannir
Vous lirez souvent qu'il faut limiter au maximum les graisses, surtout les graisses saturées. Pourtant aucune étude n'a retrouvé que les acides gras saturés favorisaient les maladies cardiovasculaires ! Au contraire, la récente étude PURE constate une relation inverse entre consommation de graisses saturées et AVC.
La recommandation de supprimer le beurre ou les oeufs n'est pas plus justifiée scientifiquement.
Par contre, la toxicité des acides gras trans d'origine industrielle est bien établie (aliments industriels transformés, viennoiseries, charcuterie, huiles hydrogénées).
Ce n'est donc pas la quantité de graisses ingérées qui est nuisible mais le type de ces graisses et le déséquilibre grandissant entre certaines graisses que nous consommons en trop grande quantité (acides gras trans et oméga-6) et d'autres que nous ne consommons pas suffisamment (oméga-3).
Les acides gras oméga-3 ont un effet préventif sur les maladies cardiovasculaires car ils réduisent le taux de triglycérides, diminuent l'agrégation plaquettaire et l'inflammation. Les acides gras oméga-6 en excès favorisent l'inflammation et augmentent le risque de maladies cardiovasculaires.
Toutes les matières grasses ne sont donc pas à bannir. Il suffit de sélectionner celles qui sont bonnes pour l'organisme et de réduire celles qui le sont moins.
Vous trouverez des acides gras oméga-3 dans le poisson (surtout les petits poissons gras : sardines, harengs, maquereaux), les oeufs, l'avocat, les graines, les oléagineux (noix, noisettes, amandes…), l'huile de colza (alors que l'huile de pépins de raisin et l'huile de tournesol sont riches en oméga-6).
Selon une étude de l'unité INSERM U897 de Bordeaux, les seniors qui font le choix de l'huile d'olive ont un risque réduit de 41% de faire un AVC ischémique par rapport à ceux qui n'en consomment pas (Neurology, 15 juin 2011). Une utilisation « intensive » de l'huile d'olive réduirait même le risque d'AVC de plus de 70%.
Préférez des huiles biologiques de première pression à froid contenues dans une bouteille foncée (la lumière et l'air oxydent les huiles). Utilisez de préférence l'huile de colza pour les assaisonnements (2 cuillerées à soupe par jour vous apportent la quantité nécessaire d'oméga-3) et l'huile d'olive pour assaisonnement et cuisson (en évitant les hautes températures).
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Gare aux boissons sucrées !
La consommation de boissons sucrées est associée à une augmentation des maladies cardiovasculaires (HTA et AVC) et métaboliques (diabète de type 2, stéatose hépatique), sans parler des caries dentaires.
Et ne commettez pas l'erreur de préférer les versions « light » : des chercheurs en neurologie de l'université de Boston (États-Unis) ont montré que les personnes qui consommaient régulièrement des boissons sucrées artificiellement (plus de deux verres de soda light par jour) avaient un risque trois fois plus élevé de faire un AVC ou de développer une maladie neurodégénérative telle que la maladie d'Alzheimer. Les chercheurs ont mis en évidence un lien entre consommation de soda light et affaiblissement de la mémoire, diminution du volume cérébral et réduction de la taille de l'hippocampe (une partie du cerveau primordiale pour l'apprentissage et la mémoire).
Les édulcorants exerceraient leur effet néfaste en modifiant la composition du microbiote intestinal. De plus, vous entretenez le goût du sucre dont il faut vous défaire. Rien ne vaut mieux que boire de l'eau !
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8. Buvez de l'eau, du thé vert et du café !
L'eau contient du calcium et du magnésium. Il est conseillé de boire au minimum 1,5 litre d'eau par jour. Vous pouvez la boire telle quelle mais aussi sous forme de thé, tisane, infusion, café ...
Vérifiez la qualité de votre eau du robinet : si elle est riche en nitrates et pesticides, mieux vaut en limiter la consommation. Par contre, le fait qu'elle soit calcaire n'a pas de conséquence sur la santé (seulement sur vos tuyauteries !).
Pour les eaux minérales, consultez les étiquettes et préférez des eaux riches en calcium mais pauvres en sodium.
Par ailleurs, selon une étude japonaise, la consommation de deux à trois tasses de thé vert par jour fait baisser de 14% le risque d'avoir un accident vasculaire cérébral ; et pour les gros consommateurs (plus de quatre tasses par jour), le risque diminue de 20%.
Pour le café, les résultats sont similaires. Boire un café chaque jour réduit le risque de 20% également. Ces résultats bénéfiques seraient liés aux nombreux composants antioxydants que comportent ces boissons.
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Bougez au moins 30 minutes par jour
La prévention de l'AVC inclut une activité physique régulière : monter des escaliers, marcher, faire du vélo, nager - durant au moins 30 minutes par jour-permet de se maintenir en forme et de diminuer le risque d'AVC de 30%. Maintenir une bonne forme physique entre 45 et 50 ans réduit les risques d'AVC après 65 ans. À l'inverse, une mauvaise condition physique à un âge moyen est un risque supplémentaire de faire un AVC plus tard dans la vie.
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Des nutriments et compléments alimentaires bien ciblés
Vous l'avez compris, les mesures les plus importantes pour se prémunir d'un AVC concernent l'hygiène de vie et le traitement des facteurs de risque vasculaire.
Toutefois certaines substances naturelles peuvent être un complément utile. Parmi elles, les antioxydants ont une place privilégiée car les habitudes alimentaires, de plus en plus mauvaises, associées à des modifications importantes des sols de culture ont comme conséquence néfaste que l'alimentation habituelle contient de moins en moins de vitamines et oligoéléments à caractère antioxydant.
Or le stress oxydatif tient un rôle majeur dans l'athérosclérose.
Les carences en vitamines favorisent les risques d'AVC. Les comprimés multi-vitamines sont une solution pour rééquilibrer cette balance mais à prendre avec précaution
La vitamine C
La concentration sanguine en vitamine C est inversement proportionnelle au risque d'attaque cérébrale. Cette relation a été mise en évidence pour des accidents ischémiques ou hémorragiques. Une valeur inférieure à 5 mg/l peut être considérée comme le seuil pour lequel existe un risque accru d'apparition de maladies cardiovasculaires.
Selon le Pr Frei (Université de Harvard), nos besoins en vitamine C sont « d'au moins 400 mg par jour ». À cette dose, la vitamine C réduit le risque d'hypertension artérielle, d'angine de poitrine et d'AVC. Dans de nombreux cas, 400 mg ne suffisent pas et des doses supérieures peuvent être nécessaires (de 500 à 2000 mg par jour) : personnes de plus de 60 ans, fumeurs, personnes stressées, fatiguées, sportifs etc.
La supplémentation en vitamine C peut réduire de manière significative le taux de CRP.
La vitamine E
La vitamine E est un terme qui désigne en fait un ensemble de composés phénoliques appelés tocophérols. Elle joue un rôle protecteur efficace en empêchant la propagation de la peroxydation lipidique induite par les espèces oxygénées activées. Au cours de ces réactions, la vitamine E devient un radical tocophéryle. Ce dernier est pris en charge par d'autres antioxydants, dont plus particulièrement la vitamine C, qui le régénèrent en vitamine E.
L'apport journalier recommandé (AJR) est d'environ 10 mg/j.
Caroténoïdes et vitamine A
Très abondants comme pigments dans les plantes, les caroténoïdes, dont plus de 500 composés ont été identifiés, sont de longues molécules possédant de très nombreuses doubles liaisons responsables de leur activité antioxydante. Ils sont capables d'interagir avec des radicaux lipidiques pour inhiber leur peroxydation.
Les vitamines B
Il existe de plus en plus de preuves que des niveaux élevés d'homocystéine augmentent non seulement les risques d'accidents cardiaques, mais aussi d’AVC.
Les vitamines B6, B9 (folates) et B12 permettent de faire baisser les niveaux d'homocystéine.
Les agrumes et les lentilles sont d'excellentes sources d'acide folique et les fruits de mer sont riches en vitamines B6 et B12.
Une supplémentation en acide folique (0,8 mg/j) est associée à une réduction du risque d'accident vasculaire cérébral de 31% chez les patients hypertendus ayant des taux élevés de cholestérol.
Le taux d'homocystéine augmentant régulièrement avec l'âge, la prise de multivitamines B est souvent nécessaire pour maintenir une valeur inférieure à 7 micromoles par litre.
Posologies conseillées (pour un adulte) :
• Vitamine B6 : 2 à 10 mg/jour (la vitamine B6 n'est pas stockée dans l'organisme) ;
• Vitamine B9 : 200 microgrammes/jour ;
• Vitamine B12 : 3 rnicrogrammes/jour. L'apport d'acide folique et de vitamine B12 qui sont stockés dans le foie pourrait se faire d'une manière discontinue.
La triméthylglycine (TMG)
C'est un puissant donneur de méthyl dont la complémentation permet la reméthylation de l'homocystéine et entraîne une augmentation importante de la production de SAM (S-adenosylmethionine ).
La TMG permet d'abaisser très rapidement le taux d'homocystéine lorsque les vitamines B ne suffisent pas ou lorsque le niveau initial est très élevé.
La N-acetyl-cystéine (NAC)
C'est un autre acide aminé soufré qui agit en synergie avec la vitamine C pour augmenter le niveau des antioxydants cellulaires. Il joue également un rôle important pour réguler le taux d'homocystéine.
La vitamine D
Les personnes ayant une carence en vitamine D sont deux fois plus à risque de souffrir d'artériopathie, d'infarctus du myocarde et d'AVC.
Le risque est particulièrement élevé pour ceux qui présentent une carence importante, soit un taux sanguin égal ou inférieur à 37,5 nmol/l.
Chez les patients âgés de 50 ans et plus, une carence modérée à grave est fortement associée à la mortalité et au développement de maladies cardiovasculaires.
L'alimentation étant pauvre en vitamine D, seule une exposition régulière au soleil tout au long de l'année permet d'obtenir un taux suffisant. C'est pourquoi une supplémentation est le plus souvent indispensable. Je vous recommande la prise d'au moins 2000 UI/jour pour atteindre un taux sanguin d'environ 100 nmol/l.
Il faut garder à l'esprit que les antioxydants primaires (vitamines A, C, E) ou secondaires (sélénium) agissent 'en synergie, et que modifier leur équilibre par des apports trop élevés en l'un ou l'autre pourrait entraîner des effets contraires à ceux espérés. C'est pourquoi je vous recommande la prise de multivitamines équilibrées proposées par plusieurs laboratoires commercialisant des compléments alimentaires.
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L’intérêt de la relaxation pour préserver sa santé
Quelle que soit l’explication biologique, ces résultats montrent l’importance del’ état émotionnel (si cher à la médecine traditionnelle chinoise) pour la prévention des AVC, et la nécessité de pratiquer régulièrement des techniques de relaxation surtout en cas d’emploi stressant (respiration consciente, méditation de pleine conscience, taï chi, qi gong, voire thérapie cognitive comportementale).
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Solitude, stress, dépression : méfiez-vous !
Outre le rôle majeur del' alimentation et de l'exercice physique, d'autres facteurs interviennent aussi de façon importante dans le risque d'AVC.
La solitude
La solitude n'est bonne ni pour le coeur ni pour les artères. En 2016, des chercheurs de l'université de York (Royaume-Uni) ont constaté qu'une personne seule avait un risque accru de 29% de souffrir d'une maladie coronarienne et de 32 % de faire un accident vasculaire cérébral (AVC). Globalement, de solides liens sociaux protègent le système cardiovasculaire.
Les horaires de travail (à rallonge)
Le risque d'AVC augmente parallèlement à la durée du travail au-delà de 40 heures par semaine : 10% de plus chez les personnes travaillant entre 41 et 48 heures, 27% de plus chez celles travaillant entre 49 et 54 heures, et 33% de plus au-delà de 55 heures.
Selon l'OCDE (Organisation pour la coopération économique et le développement), 8,7% des Français travaillent plus de 50 heures par semaine, contre 5,6% en Allemagne et 43% en Turquie.
Le stress au travail
Selon une étude récente, le risque d'AVC ischémique est 58% plus élevé pour les hommes et les femmes qui ont un emploi stressant que pour les autres.
En plus de conduire à des comportements malsains comme les mauvaises habitudes alimentaires, le tabagisme et le manque d'exercice, le stress augmente la tension artérielle, et l'on sait que l'hypertension est un des facteurs de risque les plus importants d'AVC.
Une étude finlandaise apporte un éclairage intéressant sur le lien entre stress et AVC. Les scientifiques ont suivi 238 personnes présentant une tension artérielle élevée sur plus de dix ans et leur ont donné un test visant à évaluer leur réaction en condition de stress. Ceux qui firent l'expérience du plus grand stress pendant le test ont eu près de deux fois plus d'AVC que ceux réussissant à conserver leur calme.
La dépression
C'est une autre condition psychologique représentant un facteur de risque d'AVC. Des chercheurs japonais ont suivi pendant plus de dix ans une population de 901 hommes et femmes âgés de 40 à 78 ans. Ils ont établi que des symptômes dépressifs (évalués par un test spécifique) peuvent constituer des indicateurs de futures attaques cérébrales, en particulier des accidents vasculaires ischémiques.
Une autre étude de grande envergure a montré que le stress chronique, la dépression et l'agressivité étaient associés à davantage d'AVC et d'AlT. Dans cette étude, le surrisque est de 86% en cas de dépression, de 59% en cas de stress chronique, et de 122% en cas d'attitude agressive, indépendamment des facteurs de risque connus tels que l'âge ou l'athérosclérose.
À l'inverse, le risque global d'AVC serait diminué de 26% chez les personnes optimistes (la diminution du risque pouvant atteindre 41% chez les hommes et 18% chez les femmes) alors que le pessimisme augmenterait le risque global de 4% (+9% chez les hommes, + 3% chez les femmes).
Le mécanisme enjeu n'est peut-être qu'indirect : il est en effet possible que les personnes optimistes pratiquent plus souvent un exercice physique, aient une hygiène de vie plus saine et suivent plus volontiers leur traitement en cas de problème médical.
Les femmes souffrant de dépression présentent un risque d'accidents vasculaires supérieur aux femmes non déprimées.
La migraine
Conduite par l'Organisation Mondiale de la Santé, une vaste étude réalisée auprès de cinq centres européens a permis d'établir le lien entre migraine et attaques cérébrales chez les femmes de 20 à 44 ans. En étudiant 291 cas d'attaques cérébrales, les chercheurs ont établi que les migraines augmentent les risques d'accidents vasculaires ischémiques mais pas d'accidents hémorragiques.
La coexistence d'une contraception orale, d'une tension artérielle élevée et du tabagisme aurait un effet multipliant le risque associé aux seules migraines. Schématiquement, on peut dire que migraine + pilule multiplieraient le risque par 14, migraine + tabac par 10, et l'association des trois par 35 !
Les ronflements et l'apnée du sommeil
Le syndrome d'apnée obstructive du sommeil (SAOS) est fréquent (il concerne environ 4 millions de Français) et potentiellement grave. Il favorise l'hypertension artérielle qui est une cause d'AVC. Il est aggravé par la prise d'alcool le soir et par la prise de tranquillisants et de somnifères, même à faible dose.
Une fois le diagnostic évoqué, il peut et doit être confirmé par un enregistrement de la respiration pendant le sommeil. En fonction des résultats de cet examen, un traitement sera proposé, pouvant aller jusqu'à une assistance respiratoire nocturne.
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Le paracétamol
Présent dans de nombreuses spécialités délivrées sans ordonnance (Doliprane®, Efferalgan®, Dafalgan®), le paracétamol est très fréquemment utilisé en automédication pour lutter contre la fièvre et les douleurs en tous genres. Le croyant inoffensif, de nombreuses personnes en font un usage excessif. Pourtant ce médicament n'a rien d'anodin.
Sa toxicité sur le foie en cas de surdosage (même modéré) est bien connue des médecins et l'intoxication au paracétamol est la première cause de greffe hépatique en France.
Ce que l'on sait moins, c'est qu'absorbé à raison de 3 g par jour (dose maximum recommandée chez l'adulte en bonne santé) pendant plus de deux semaines, il augmente de 20% les risques de maladies cardiovasculaires (infarctus et AVC).
Le paracétamol augmenterait aussi les risques d'hémorragie intestinale et d'insuffisance rénale. Chez des patients consommant 3g de paracétamol par jour de façon régulière, le taux de mortalité est augmenté de 63%.
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Des AVC dûs à la pollution !
La pollution est néfaste pour la santé. Sa responsabilité dans les AVC a augmenté ces vingt dernières années et l'on estime que, selon les pays, la pollution serait responsable de 10 à 33% des AVC.
Les pays les plus touchés par les AVC dûs à la pollution sont ceux à bas et moyens revenus. À titre d'exemple, en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, la pollution est responsable de 40% des AVC.
Dans les pays en voie de développement, c'est notamment l'air intérieur qui est responsable d'une forte pollution. Sont incriminés les combustibles solides destinés à la cuisine ou au chauffage.
Les pics d'ozone, observables dans les grandes villes lorsqu'il fait très chaud et quand il y a une forte production de combustion (usines, automobiles) sont associés à une augmentation du nombre d'AVC. Il faut éviter de faire du sport en plein air et si possible de sortir pendant les forts pics d'ozone, surtout si l'on a d'autres facteurs de risque d'AVC.
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Que faire après un premier AVC ?
La survenue d'un accident vasculaire cérébral traduit la présence de facteurs de prédisposition qu'il est important de corriger pour améliorer le pronostic. En l 'absence de mesures préventives, le risque de récidive est élevé.
• Traiter une hypertension artérielle. L'hypertension artérielle est le principal facteur de risque d'accident vasculaire cérébral. Son traitement permettra de diminuer le risque de récidive. Les effets bénéfiques du traitement antihypertenseur concernent avant tout les hémorragies cérébrales mais ils s'étendent également aux accidents ischémiques.
• Traiter un diabète
• Éviter la thrombose. Après la survenue d'un premier AVC, le traitement préventif reconnu le plus largement repose sur la prise de médicaments antiagrégants plaquettaires (aspirine à faible dose ou clopidogrel) qui préviennent la formation de thromboses et limitent le risque de récidive.
• L'arrêt total du tabac est essentiel et la contraception orale est définitivement contre-indiquée.
• En cas de trouble du rythme cardiaque : parfois, il est possible de rétablir un rythme cardiaque normal et de supprimer ainsi le risque d'embolie. Dans le cas contraire, un traitement anticoagulant est nécessaire pour empêcher la formation de caillots sanguins pouvant migrer vers le cerveau.
• Une sténose de l'artère carotide, c'est-à-dire le rétrécissement de son diamètre, peut être à l'origine d'un accident ischémique. Tant que le rétrécissement n'entraîne pas de symptômes et n'est pas trop important, aucune opération n'est effectuée. En revanche, l'intervention est proposée si la sténose est serrée ou a déjà provoqué un accident ischémique.